Zimbabwe
Candidat déclaré au scrutin, le chef du parti d'opposition la Coalition de citoyens pour le changement (CCC) a vérifié son inscription sur les listes électorales mardi 30 mai. La veille, l'opposition au Zimbabwe dénonçait "le chaos", voire une tentative "délibérée" d'éliminer toute dissidence lors des élections générales prévues dans les prochains mois.
Nelson Chamisa, le leader de la CCC, a insisté mardi que toute liste électorale qui n'était pas crédible ne serait pas acceptée. Il s'était alors s’est rendu mardi dans sa circonscription d'Harare.
David Coltart, haut responsable du principal mouvement d'opposition, la Coalition de citoyens pour le changement (CCC), a affirmé avoir été rayé du bureau de vote où il est inscrit depuis des décennies, pour être rattaché, sans raison apparente, dans un bureau plus éloigné.
"Que ce soit simplement le chaos ou que les membres de la CCC soient délibérément visés, on peut en tout cas déjà qualifier les listes électorales de désastreuses", s'est indigné l'ancien ministre.
La CCC a dénoncé dans un communiqué "de graves anomalies", disant avoir relevé "de nombreuses erreurs et omissions" dans l'inscription des électeurs.
Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), aussi dans l'opposition, a signalé les mêmes irrégularités. "Le public ne sait toujours pas si nous aurons des élections libres et crédibles", a estimé son porte-parole, Witness Dube.
Les deux opposants ont affirmé que "des centaines" de Zimbabwéens à travers le pays sont dans le même cas, appelant la Commission électorale (ZEC) à mettre de l'ordre.
"Nous ne sommes pas parfaits", a réagi auprès de l'AFP le vice-président de la ZEC, Rodney Kiwa, assurant que la commission est "en train de corriger toutes les erreurs".¨
Le président Emmerson Mnangagwa avait promis samedi de dévoiler dimanche la date des élections législatives et présidentielle, qui n'était toujours pas connue lundi en fin de journée.
Selon la loi électorale du pays, la date des élections doit être annoncée 90 jours avant le scrutin.
Au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, le Zanu-PF de M. Mnangagwa, 80 ans, affrontera lors du scrutin la CCC menée par Nelson Chamisa, avocat et pasteur de 45 ans que la rue surnomme "le jeune homme".
Depuis des mois, la CCC accuse le pouvoir de réprimer l'opposition. Des réunions ont été entravées et des responsables arrêtés.
En 2018, M. Mnangagwa avait remporté de justesse (50,8%) un scrutin marqué par des violences.
Le groupe local de défense des droits civiques, Team Pachedu, avait dénoncé ces derniers mois des irrégularités flagrantes dans le découpage des circonscriptions, certaines coordonnées géographiques correspondant à des lieux situés en Antarctique.
Le pays enclavé d'Afrique australe compte 15 millions d'habitants, selon le dernier recensement. Il est classé 157e sur 180 par Transparency International pour son niveau de corruption.
01:11
RDC : vers une révision ou un changement de la Constitution ?
01:17
Législatives au Sénégal : le Pastef remporte 130 des 165 sièges
01:03
Mali : Abdoulaye Maïga remplace Choguel Maïga comme Premier ministre
01:36
Ouganda : l'opposant Kizza Besigye accusé "d'atteinte à la sureté de l'Etat"
Aller à la video
Ouganda : l'opposant Kizza Besigye réapparait au tribunal militaire
01:08
Le Mozambique porte plainte contre l'opposant Venancio Mondlane